Arrière-petit-fils d'un scieur installé sur les bords de la Moselle à Uckange, Philippe Bernard-Michel a la fibre  forestière dans le sang. Néanmoins, il a attendu sa retraite pour faire vibrer cette corde sensible à son arc. Il en est à son sixième métier ...

Amené sur le tard à gérer une forêt familiale située en Moselle, il a décidé de se former. Il a donc suivi, à ses temps libres, des cours de sylviculture au CRPF, Centre Régional de la Propriété Forestière de Lorraine-Alsace.

Vice-Président de cet organisme pendant 18 ans et rapidement Président du Syndicat des Forestiers Privés de Moselle, il fut amené à rencontrer de nombreuses personnalités du milieu forestier, et principalement aux réunions parisiennes qui regroupaient le "nec plus ultra" des forestiers privés de France. Curieusement, le message éducatif forestier passait mal hors ce cercle fermé. C'était, selon lui, l'affaire de la Forêt Publique. Après 11 années passées à la tête du Syndicat, il a décidé de se consacrer à transmettre le message de la Forêt Française aux jeunes et aux plus âgés, pour la plupart incultes aux connaissances sylvestres.

L'idée d'un jeu instructif et amusant lui trottait depuis longtemps derrière la tête .

Il avait déjà conçu un projet de jeu comportant 20 questions essentielles sur le thème de la forêt dans ses généralités, souvent mises à mal par des messages orientés tels : "la forêt appartient à tout le monde" ou "la forêt ne cesse de diminnuer" ou "la forêt rapporte beaucoup d'argent aux propriétaires". Il avait ainsi trouvé un artisan dans le Jura qui lui avait construit un jeu en bois "à l'ancienne", beaucoup trop grand, beaucoup trop lourd et bien trop cher ... Invendable !

Dix ans plus tard, il décidait de se rendre au Festival du Jeu à Epinal. Ce fut le déclic... Il fallait concevoir un jeu aux dimensions modernes donc plus petit, plus léger et, de ce fait, plus facile à ranger et à transporter, moins onéreux, mieux commerçable. Un artisan vosgien semblait l'attendre, intéressé pour le réaliser dans son atelier de Saint-Dié des Vosges. Il lui indiqua un artisan du Jura capable de participer, lui aussi, à la construction du jeu, dépositaire d'un brevet unique en France pour sublimer à chaud le dessin de son ami Hector, comme s'il était gravé pour la vie dans le bois de peuplier du couvercle.

Philippe Bernard-Michel imagine alors une règle du jeu, identique pour tous les jeux.

Les joueurs utilisent quatre dés en bois qui apportent le côté ludique. Chaque jeu contient 20 tuiles en bois avec chacune une question. Au dos, la réponse succincte "vrai ou faux" selon la tuile tirée. Les dessins des animaux, des champignons et des arbres forestiers sont des dessins personnels de sa main. Un lexique de trois pages, exploité par un animateur, donne le maximum de renseignements sur chacune des 20 questions posées dans chacun des 4 jeux actuellement diffusés. L'animateur peut être un parent, un proche, un ami ou un éducateur. Le but des jeux est de faire connaître le mieux possible toutes les réponses aux questions de chacun des thèmes de la forêt : "la forêt en général", "les champignons", "les animaux chassables", et "les essences d'arbres".

Le carton ou le plastique de la plupart des jeux actuels sont ici remplacés par du bois que chaque joueur peut regarder, toucher, sentir pour son plus grand plaisir. Cela, bien sûr, a un prix !

La taille et le poids de chaque jeu est un atout pour les emmener en forêt pour une meilleure connaissance de chaque sujet étudié.

D'autres jeux sont en préparation : "les animaux dits nuisibles", les utilisations du bois" et "les métiers du bois".

Un coffret en bois à la tranche explicative du contenu peut recevoir 3 jeux et peut être mis dans la bibliothèque. Un beau cadeau qui aura le mérite de pouvoir aisément traverser le temps et les générations....

Quelques articles de presse

Philippe Bernard-Michel à l’honneur
C’est au cours de la 10e Journée de la forêt privée, qui récemment regroupait près de 400 forestiers d’Alsace-Lorraine à Kœnigsmacker, que le président national des forestiers privés, Henri Plauche-Gillon, a épinglé la médaille du Mérite agricole au revers de la veste de Philippe Bernard-Michel.

Président des forestiers privés de Moselle pendant onze ans et vice-président du Centre régional de la propriété forestière de Lorraine-Alsace pendant dix-huit ans, le récipiendaire a été décrit comme ayant été « un précurseur qui a su donner une belle image de la forêt et de la filière bois, tout en ayant porté avec succès de nombreuses actions fédératives ».

Pour sa part, non sans remercier les personnes l’ayant soutenu, Philippe Bernard-Michel a dressé la liste des actions menées « pour défendre la propriété forestière, tant au CRPF qu’au Syndicat des forestiers privés. »



Portes ouvertes sur un patrimoine méconnu
Entre 1998 et 2001, Philippe Bernard-Michel a dessiné 64 anciennes portes messines à l’encre de Chine. Aujourd’hui, le Messin espère que son travail sur un patrimoine « délaissé et méconnu » ne tombera pas dans l’oubli.



S’amuser tout en s’instruisant sur la forêt
Passionné par la forêt, le Messin Philippe Bernard-Michel a créé des jeux pour transmettre son savoir sur un domaine « malheureusement méconnu ».

"J'ai toujours été abasourdi par le manque de connaissances sur la forêt. Et j'en suis arrivé à la conclusion qu'il fallait absolument que je fasse quelque chose". Longtemps président du syndicat des propriétaires forestiers de la Moselle, le Messin Philippe BERNARD-MICHEL a opté pour la création de jeux "parce que l'on apprend jamais aussi bien qu'en s'amusant".

Pour combattre les idées fausses ou reçues, le Messin Philippe BERNARD-MICHEL a établi une liste de vingt affirmations, les bonnes réponses, vrai ou faux, permettant d'avancer dans le jeu. "La forêt française comporte plus de 130 essences d'arbre" ; "le fruit du hêtre est le gland". La fiche technique accompagant le jeu permet à l'animateur d'affinier les réponses avec des informations complémentaires.

"J'ai fait plusieurs prototypes et je me suis rendu au salon du jeu d'Epinal avant d'arriver à la version définitive". trouver le format adéquat, le nom du jeu, le mode de progression avec des dés, le fabricant, autant de points qui justifient le temps - 13 ans - de gestation de l'objet.

"J'ai trouvé un accord avec deux producteurs, l'un Vosgien, l'autre Jurassien" indique l'inventeur. "Le coffret est en bois bien sûr". La commercialisation ? "Je m'en charge, j'ai même créé une auto-entreprise", sourit le retraité grisonnant, mais qui refuse de donner son âge. "Ce qui compte, c'est l'âge que l'on a dans sa tête".

Si un premier jeu est consacré à la forêt, deux autres, sur les champignons et le gibier, sont disponibles. Et les suivants, sur les essences d'arbres, les animaux nuisibles, les utilisations du bois et les métiers de la forêt, sont en préparation.